Violences à l’égard des femmes : notre délégation se mobilise

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Comme chaque année, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes se tient ce mercredi 25 novembre. Partout dans le monde, des mobilisations sont organisées pour sensibiliser, prévenir et lutter contre ces violences. L’occasion pour notre délégation de revenir sur ce combat important que nous menons au niveau européen.

Une terrible réalité, aggravée par le confinement

A échelle mondiale, les chiffres fournis par l’ONU sont alarmants.

Dans le monde, une femme sur trois a subi des violences physiques et/ou sexuelles. Plus de 200 millions de femmes et de filles ont subi une mutilation génitale féminine. En 2017, une femme sur deux tuée dans le monde a été assassinée par son partenaire ou sa famille.

Plus de sept victimes de la traite des êtres humains sur dix sont des femmes et des filles. Trois quarts d’entre elles sont exploitées sexuellement.

En Europe, la réalité est également terrible :
En France, une femme est assassinée par son conjoint ou ex-conjoint tous les 2 jours. En Allemagne, une femme par heure est victime de violence domestique. En Espagne, un homme viole une femme toutes les 5 heures.

Et le confinement provoqué par la pandémie de Covid-19 a aggravé les choses.

En France, les violences conjugales ont ainsi augmenté d’au moins 36% pendant la première période de confinement (en se basant sur le nombre de plaintes déposées). On compte également cinq fois plus de signalements sur la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr.

Notons que notre délégation a co-signé hier une tribune avec le groupe parlementaire de la France Insoumise à l’Assemblée Nationale, pour défendre le 3919, la ligne  téléphonique publique  d’aide aux femmes victimes de violence. Historiquement gérée par l’association Fédération nationale solidarité femme, la gestion de celle-ci s’apprête à être mise en concurrence par le gouvernement, risquant d’entraîner une baisse de la qualité des prises en charges.

En Pologne, le droit des femmes au coeur des débats

En Pologne, la question du droit des femmes est au coeur de l’actualité depuis plusieurs semaines, après que le Tribunal constitutionnel ait décidé en octobre d’interdire les avortements dans le cas d’une malformation grave et irréversible menaçant la vie du foetus. Une situation qui représente 98% des avortements dans un pays où l’accès à l’avortement est déjà difficile. Autant dire que cette décision revenait quasiment à interdire l’avortement en Pologne.

D’immenses mobilisations s’en sont suivies, de nombreuses Polonaises manifestant leur opposition à cette décision. Plus de 100.000 personnes étaient ainsi rassemblées à Varsovie le vendredi 30 octobre, malgré les mesures de distanciation sociale liées à la pandémie de Covid-19.

Dans une vidéo de soutien diffusée le 28 octobre dernier, Leïla Chaibi tirait le signal d’alarme et rappelait le combat de la France insoumise pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution au niveau national, mais aussi dans la Charte européenne des droits fondamentaux.

Elle martelait également notre soutien à toutes les femmes engagées pour leur droit à l’avortement, en Pologne comme partout dans le monde, et rappelait que le droit universel à l’avortement était un combat porté par la France insoumise.

Face à la mobilisation massive et durable, notamment portée par les mouvements féministes polonais, le gouvernement recule. La décision du Tribunal constitutionnel ne sera pas appliquée, et une nouvelle loi, moins restrictive, est recherchée par le gouvernement. La Gauche polonaise en a profité pour déposer une proposition de loi visant à dépénaliser l’avortement… sans trouver de majorité pour la voter au Parlement.

Mais l’espoir a repris le dessus. Dans la rue, les manifestants ont ainsi élargi leurs revendications au fil des semaines :  légalisation généralisée de l’avortement, investissements pour des services publics de santé, éducation sexuelle à l’école, respect des droits des femmes…

La Convention d’Istanbul, outil de lutte au niveau européen

La question des droits des femmes, de leur sécurité, et la lutte contre les violences qu’elles subissent est donc un combat de tous les instants dans l’Union européenne.

En novembre 2019, les eurodéputés votaient ainsi en faveur de l’adhésion des États membres de l’UE à la Convention d’Istanbul, base juridique la plus avancée pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Notre délégation avait évidemment voté en faveur de cette adhésion, réaffirmant ainsi son engagement, comme l’expliquait à l’époque Anne-Sophie Pelletier dans le tout premier épisode de notre série Au Coeur de l’Europe.

Ce texte favorise la mise en place des politiques associant les acteurs publics de niveau local et national, ainsi que des ONG, pour prévenir les risques, protéger les victimes de violence et poursuivre les auteurs.

Un an plus tard, le Groupe d’experts sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (GREVIO) publie trois rapports d’évaluation sur la mise en oeuvre des politiques de la Convention d’Istanbul dans les États membres de l’UE. Dans le premier rapport sur Malte, le GREVIO a ainsi salué des mesures concrètes, tout en ciblant des points d’amélioration. Deux autres rapports sont prévus dans les jours qui viennent, sur l’Espagne et Andorre.

L’Organisation internationale du travail propose un nouvel outil : la Convention 190

Le 21 juin 2019, l’Organisation internationale du travail (OIT) a adopté la Convention 190, un texte historique visant à éradiquer la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Une occasion de changer la vie des 818 millions de femmes violentées ou harcelées dans le cadre de leur activité professionnelle, au niveau mondial. 

Ce texte, qui a nécessité plus de dix ans de travail, prévoit non-seulement la protection des travailleuses sur leur lieu de travail, mais aussi dans des situations liées au travail, comme les événements extérieurs, le trajet domicile-travail, les séminaires ou les formations professionnelles.

Comme pour la plupart des conventions de l’OIT, la ratification d’au moins deux États membres est nécessaire pour que la Convention 190 puisse entrer en vigueur. Si l’Argentine, l’Italie, l’Espagne et la Finlande se sont par exemple engagés à le faire, seul l’Uruguay et les Fidji ont pour le moment franchi le cap.

Le 21 juin dernier, une lettre ouverte publiée par des syndicats et des associations appelait le gouvernement français à ratifier au plus vite ce texte et à mettre en place lesles réformes nécessaires pour prévenir les pratiques de violence et de harcèlement et protéger les victimes. En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, notre délégation France insoumise au Parlement européen réitère cet appel.

La délégation France insoumise au Parlement européen

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