Journée mondiale des réfugiés : l’Union européenne doit cesser ses pratiques inhumaines !

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Aujourd’hui, c’est la journée mondiale des réfugiés. L’occasion de revenir sur la gestion désastreuse de la question migratoire par l’Union européenne. Pour rappel, un réfugié est une personne ayant obtenu le droit d’asile, après avoir dû quitter son pays pour échapper à un danger (guerre, persécution, catastrophe naturelle etc.). Les réfugiés ne représentent que 0,6% de la population européenne1 : ce taux est dérisoire. Et s’il est fréquent d’entendre que nous sommes submergés de demandes d’asile, cela est faux : au cours des 10 premiers mois de l’année 2020, seulement 390 000 demandes d’asile ont été enregistrées dans l’UE, soit 33% de moins qu’à la même période en 2019. Il est donc absurde de continuer à parler de crise migratoire. Mais malgré cette baisse significative des arrivées, l’Union européenne reste incapable de gérer cet enjeu et a recours à des méthodes inacceptables. Notre délégation se bat contre les pratiques inhumaines de l’UE, qu’il nous semble à nouveau important de dénoncer en cette occasion. 

Des pratiques dégradantes et inhumaines 

Ce n’est pas nouveau, mais cela ne cessera jamais de nous révolter : l’Union européenne traite les exilés avec une violence inouïe. Avant d’arriver sur le sol européen, les personnes qui fuient leur pays traversent des épreuves inimaginables. Comme le rappelait Anne-Sophie Pelletier, la plupart d’entre elles “traversent des mers et des déserts”, et sont constamment en danger pendant leur voyage. Les souffrances ne s’arrêtent pas à leur arrivée : approchant des côtes européennes, elles doivent faire face aux garde-côtes de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières, maintes fois accusés pour avoir repoussé les exilés avant même qu’ils aient pu déposer leur demande d’asile. 

Lorsqu’ils parviennent sur le sol européen, l’absurde règlement de Dublin entre en action. Le principe est le suivant : le pays de l’UE dans lequel a été formulée la demande d’asile est nécessairement chargé de son instruction et de la décision finale. Résultat : les demandes d’asile pèsent principalement sur les pays d’entrée, qui se retrouvent débordés et n’ont pas les moyens de gérer la situation. En attendant que leur demande d’asile soit examinée, les exilés sont contraints de vivre dans des camps bondés, aux conditions sanitaires désastreuses, comme à Lesbos ou à Lampedusa. 

Mais le scandale ne s’arrête pas là. Désormais, l’Union européenne externalise la question migratoire, en passant des accords avec des pays tiers, comme la Turquie ou la Libye, chargés de retenir les personnes exilées. Ces pays sont pourtant réputés pour leurs pratiques inhumaines envers les étrangers : en Libye, certains sont même vendus comme esclaves… Dès lors, comment imaginer leur déléguer la question des demandes d’asile ?

Enfin, la méthode de l’enfermement, très pratiquée en France, est tout aussi révoltante. De nombreux demandeurs d’asile déboutés sont enfermés dans des centres de rétention administratifs (CRA) aux conditions abominables, tels des criminels. 

Ces pratiques doivent cesser ! 

Il y a près d’un an, nous avions déjà dénoncé cette situation, en soulignant que “malgré les belles paroles prononcées dans l’hémicycle et malgré l’annonce de sa volonté d’abolir le règlement de Dublin, la Commission européenne ne mène pour l’instant pas une politique d’accueil digne. Camps de réfugiés surpeuplés, conditions de vie ultra-précaires, drames répétés… malgré les appels au secours des ONG présentes sur place, aucune politique d’ampleur suffisante n’a été mise en place. La seule réponse apportée par la Commission est le renvoi hors d’Europe d’un nombre toujours plus important de réfugiés. Et la situation semble s’aggraver avec la pandémie de Covid-19” 

Nous renouvelons aujourd’hui notre critique face à cette gestion honteuse de la question migratoire. Depuis 2014, plus de 20 000 personnes sont mortes noyées en mer Méditerranée, un drame humain dans lequel l’Union européenne a sa part de responsabilité. Avec le réchauffement climatique, le nombre de déplacements risque d’augmenter. Il est donc indispensable de mettre en place une gestion des migrations viable et respectueuse des droits humains, notamment en garantissant un droit d’asile effectif, en abolissant le système de Dublin et en remplaçant Frontex par un système de sauvetage en mer. Enfin, il est indispensable de lutter contre les causes des migrations forcées en mettant fin aux guerres impérialistes, en renforçant l’aide publique au développement, en mettant fin aux accords commerciaux et de pêche prédateurs, et en renforçant la lutte contre le réchauffement climatique et les mesures d’adaptation à ce dernier.

1 https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/promoting-our-european-way-life/statistics-migration-europe_fr

2 https://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/society/20170629STO78630/asile-et-migration-en-europe-faits-et-chiffres

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