Alors que le variant Delta menace, l’Assemblée Nationale « débat » aujourd’hui d’un pass sanitaire à la fois inefficace face au Covid et dangereux pour nos libertés. Un choix particulièrement révélateur des méthodes d’un gouvernement incapable de gérer la crise. Car si la vaccination est essentielle et doit être généralisée, l’autoritarisme de Macron va à l’encontre de tous les principes de santé publique.
Ils nous avaient juré la main sur le coeur que non le pass sanitaire ne serait jamais utilisé à l’entrée des restos, bars ou cinés. Comme ils nous avaient déjà menti sur les masques, les tests, ou les brevets. Ils n’en sont plus à une contradiction près. Quitte à ébranler complètement la confiance de la population dans la parole publique, pourtant essentielle pour faire face à de telles crises sanitaires.
Nous avions déjà lancé l’alerte quand le pass sanitaire a été voté au parlement européen. En votant contre, j’avais déjà pointé l’absence de garde-fous empêchant son extension généralisée. L’actualité nous donne malheureusement raison : il sera désormais nécessaire pour accéder aux cinémas, aux restaurants, aux transports publics… Et ensuite, la rue ? Jusqu’où iront-ils ? Où s’arrêtera-t-on ?
Face aux crises, il faut planifier. Les improvisations et les retournements de veste de Macron créent le chaos. Le pass sanitaire pour les jeunes passe de début à fin août, la vaccination devient obligatoire pour les gens ayant un métier de contact, mais pas pour les policiers… Les restaurateurs devront s’improviser contrôleurs, et les délais annoncés sont intenables pour appliquer les règles. Une fois de plus c’est la pagaille générale !
Face aux crises, il faut s’appuyer sur la démocratie. Mais Jupiter n’en a cure et décide de tout, tout seul, en piétinant au passage nos libertés. Entre un conseil de défense opaque qui invisibilise l’Assemblée, un état d’urgence permanent, des restrictions d’accès à l’espace public et une société à deux vitesses, la dérive autoritaire est profondément inquiétante.
Pourtant, l’alerte de la Défenseure des Droits est très claire sur les conséquences discriminantes et liberticides du pass sanitaire : sur les discriminations à l’emploi, les pouvoirs de police accordés aux entreprises, les droits de l’enfants, la protection des données privées. Mais depuis le début, ni les oppositions, ni les ONG, ni les institutions de contrôle ne sont consultées !
Face aux crises, il faut avancer ensemble. Nous devons mettre en place une campagne nationale de vaccination tournée vers les personnes isolées, qui va vers les gens partout sur le territoire national, favorise la conviction et la mobilisation plutôt que la menace et la contrainte. Tout le contraire de la stratégie de Macron qui préfère diviser et stigmatiser pour mieux régner. Face aux crises, il faut accompagner les plus fragiles. Alors que Macron passe en force plutôt que d’accompagner. Non les non-vaccinés ne sont pas tous des antivax obsessionnels : ce sont souvent des personnes isolées, mal informées, victimes de la fracture numérique, subissant des difficultés d’accès à la santé publique…
Les contraindre revient à nier leur situation au lieu d’y apporter des réponses ! Face aux crises, il faut enfin une solidarité mondiale. Mais Macron préfère sauver les profits des big pharmas plutôt que les pays du Sud. Tout comme l’Union Européenne, qui bloque la levée des brevets depuis des mois à l’OMC alors que la pénurie de vaccins empêche les Etats les plus pauvres de protéger leur population et de prévenir l’émergence de variants.
Quand va-t-on enfin privilégier les vies humaines à la rente des actionnaires ?Nous voterons donc contre ce pass sanitaire et plus généralement contre cette stratégie de gestion de crise anti démocratique, injuste et inefficace. La monarchie présidentielle, caricaturée à l’extrême par Macron, est incapable de gérer des crises. Vite, la 6ème République pour être capable d’affronter ensemble les deux défis du siècle : la catastrophe écologique et la crise des inégalités.