đŸ“ș MarchĂ© carbone du transport : irresponsabilitĂ© climatique et injustice sociale

L’extension du marchĂ© carbone au transport aura une consĂ©quence directe : ça deviendra plus cher de faire son plein, pĂ©nalisant ainsi ceux qui n’ont d’autre choix que d’utiliser la voiture. La Commission europĂ©enne persiste et signe : Ă  l’irresponsabilitĂ© climatique, elle ajoute l’injustice sociale.

La Commission a prĂ©sentĂ© hier son « paquet climat », appelĂ© « Fit for 55 ». 12 propositions censĂ©es mettre en Ɠuvre les objectifs de la loi climat europĂ©enne et son objectif (insuffisant je le rappelle) de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre de 55% pour 2030.Parmi la douzaine de dossiers prĂ©sentĂ©s, il y en a un qui fait couler beaucoup d’encre : c’est l’inclusion du transport routier au marchĂ© carbone.ConcrĂštement, les fournisseurs de carburants, comme Total ou Esso achĂšteront des quotas pour pouvoir vendre leur carburant.

Comme cela se fait systĂ©matiquement, ils rĂ©percuteront ensuite cette augmentation des coĂ»ts. Autrement dit, ça deviendra plus cher de faire son plein. Il y a presque trois ans maintenant, le mouvement des Gilets Jaunes naissait prĂ©cisĂ©ment Ă  cause d’une augmentation du prix de l’essence. C’était un mouvement contre les inĂ©galitĂ©s, contre le fait de faire payer aux plus dĂ©favorisĂ©s les consĂ©quences de la crise.Visiblement, la Commission n’a pas retenu la leçon et veut continuer dans la mĂȘme impasse : prendre Ă  ceux qui en ont le moins sans remettre en cause le pouvoir des puissants. De plus, la Commission ne prĂ©voit aucunes alternatives : ni augmentation de l’offre de transport en commun, ni facilitation d’achat d’un vĂ©hicule Ă©lectrique.

Ce nouveau marchĂ© ne permettra aucune rĂ©duction significative des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre et pĂ©nalisera gravement les mĂ©nages, notamment les plus prĂ©caires avec l’augmentation des coĂ»ts du carburant. Les citoyens payent, les pollueurs empochent.Alors que l’objectif de rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre pour 2030 est dĂ©jĂ  largement en dessous des prĂ©conisations de la communautĂ© scientifique, il faut sortir de ces logiques de marchĂ©, et planifier la bifurcation Ă©cologique et sociale : protection des biens communs (forĂȘts, ocĂ©ans, eau…), rĂšgle verte, Ă©radication de la pauvretĂ© Ă©nergĂ©tique, politique agricole et alimentaire fondĂ©e sur l’agriculture paysanne, locale, biologique, respectueuse du bien-ĂȘtre animal, fin du grand dĂ©mĂ©nagement du monde…

Les solutions existent, c’est bien la volontĂ© politique qui n’est pas au rendez-vous. Face Ă  la triple urgence climatique, environnementale et sociale, la Commission choisit le camp du marchĂ© aux dĂ©pens de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral humain

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