Alors que l’Union européenne a instauré dans les mers et océans des aires marines protégées devant faciliter le renouvellement des espèces, le chalutage de fond, une méthode de pêche destructrice qui pille les océans, est toujours autorisée sans contrainte… Un non sens écologique auquel il faut mettre un terme !
A quoi sert une aire marine protégée ?
Environ 10% du territoire marin de l’UE est composé d’aires marines protégées, des espaces déterminés qui regroupent une grande variété de milieux naturels regorgeant d’espèces de la faune et de la flore aquatique, pour beaucoup en voie de disparition. Le principe de la création de telle zone est de favoriser la restauration des espèces et du patrimoine naturel, en empêchant qu’une activité humaine vienne perturber cette reconstitution. On pense notamment aux immenses navires industriels qui pillent sans relâche nos mers et océans pour faire fonctionner l’agro-industrie, au détriment d’une nature qui n’arrive plus à se renouveler face à de telles agressions.
En soi, le principe d’instaurer des zones protégées pour restaurer les écosystèmes est une bonne chose, même si la superficie proposée actuellement par l’Union européenne est loin d’être suffisante pour contrebalancer l’énorme pillage des océans. Mais le constat est sans appel, ces zones sont les espaces favoris des pilleurs de poissons.
Le droit de pillage des chalutiers de fond
Les chalutiers font partie des pires bateaux de pêche: ils disposent d’un filet de forme conique relié par des câbles au bateau, traîné sur les fonds marins, détruisant tout sur son passage, et attrapant d’ailleurs parmis les milliers de tonnes de poisson remontées à la surface, des espèces interdites à la pêche qui sont ensuite rejetées, mortes, par dessus bord.
Ces immenses machines à tuer sont déjà responsables du saccage de nos océans, qui sont tellement surexploités qu’ils n’ont pas le temps nécessaire pour parvenir à une restauration cyclique de la biodiversité qui les composent. Mais il faut ajouter à cela une aberration de plus : les zones dites protégées, à savoir interdite à la pêche industrielle, font partie des endroits les plus convoités et pillés par ces bateaux !
Selon Bloom, une association très active en faveur de la protection des océans, “86% des eaux européennes dites protégées sont intensément chalutées. (…) La Commission européenne a alerté sur le fait que moins de 1% des aires marines étaient strictement protégées dans l’Union européenne.” C’est aussi dans ce sens que va le rapport de L’Agence européenne pour l’Environnement, qui révèle que ces espaces dédiés à la protection de la biodiversité marine ne sont en réalité … pas du tout protégés : « si les États membres de l’UE n’investissent qu’à contrecœur dans la conservation marine, ils ne bénéficieront jamais des retombées écologiques et économiques qu’un réseau d’AMP bien conçu et bien géré peut offrir » alertait alors Lasse Gustavsson, directeur exécutif d’Oceana en Europe.
La délégation France insoumise critique cette incroyable mauvaise foi sur la situation de ces espaces pourtant essentiels pour la biodiversité. Annoncer en grande pompe (comme l’Union européenne sait si bien le faire) la création de zones marines protégées, puis ne mettre aucun moyen réel et efficace pour y empêcher leur pillage est une drôle de manière de “protéger les océans” et de répondre à la crise climatique que nous connaissons.
Pour une véritable politique européenne de protection de l’océan
Bruxelles a annoncé l’objectif d’instaurer 30% de zones marines protégées sur son territoire marin d’ici à 2030 dans le cadre de sa Stratégie pour la Biodiversité. Mais si ces zones continuent d’être totalement accessibles aux navires de pêche industriels, on imagine mal l’impact réellement positif en matière d’environnement ! Rien qu’en Méditerranée, il n’existe ainsi pas moins de 54 types d’aires marines protégées différentes, avec des niveaux de protection et des chaînes de responsabilité extrêmement variés. Ainsi, augmenter la proportion d’espaces protégés ne sert à rien sans un contrôle efficace des zones !
Selon la Cour des comptes européenne, “La législation de l’UE n’exige pas que les ZMP disposent de plans de gestion. Les plans de gestion définissent les actions nécessaires pour protéger les ZMP et désignent les autorités responsables de leur mise en œuvre. (…) En 2019, le Fonds mondial pour la nature a établi que 1,8 % seulement de l’espace maritime de l’UE faisait l’objet d’un plan de gestion dans le cadre d’une ZMP, alors que les zones protégées représentaient 12,4 % de cet espace.”
Il est urgent de mettre un terme à cette pratique où la nature ne doit impérativement pas être exploitée. Mais la droite et les macronistes stoppent toute tentative d’éviter ce genre de désastre écologique, toujours dans l’optique de faire passer les besoins des industriels avant ceux des peuples ou de la nature : une nature qu’ils disent défendre et dont ils sont pourtant les instruments d’un pillage effréné.
Vous aussi, agissez contre le pillage des zones marines protégées en signant la pétition lancée par Bloom, ayant pour objectif d’obliger Macron à prendre ses responsabilités sur le chalutage de fond dans les ZMP : https://protectmpa.bloomassociation.org/