Intervention de Leïla Chaibi en pléniÚre
« Hier soir jâĂ©tais en terrasse. Je discutais avec des amis. Quelquâun est venu Ă notre table et mâa dit : âFerme ta gueule et laisse les français dĂ©cider Ă©trangĂšre !â Une autre personne sâest approchĂ©e et a criĂ© : âdes salopes !â Puis âsales races !â Ă la fin ils Ă©taient 25 : âabrutieâ, âpauvre idioteâ… Vous trouvez ça Ă©trange ? Câest ce qui se passerait si on transposait Twitter dans la vraie vie. Ces insultes, je les ai vraiment reçues sur les rĂ©seaux sociaux. Je ne suis pas la seule.
âïž 3/4 des femmes ont dĂ©jĂ fait lâobjet de harcĂšlement en ligne dâaprĂšs lâONU. AprĂšs avoir vĂ©cu une violence en ligne, un tiers cesse dây donner leur opinion selon @amnestyfrance. Ces propos et comportements virilistes, souvent profĂ©rĂ©s par des gens bien assis dans leur canapĂ© et bien cachĂ©s derriĂšre leur Ă©cran, sont des freins Ă la libertĂ© dâexpression. Ils entraĂźnent lâauto-censure, invisibilisent les femmes et lĂ©gitiment la haine et la violence. Internet doit ĂȘtre tout le contraire de ça : ça doit ĂȘtre un lieu dâexpression, de libertĂ©, de dĂ©bats, d’Ă©changes, un espace commun sur lequel tout le monde peut discuter de tout et de rien, mais surtout de tout.