Le “en même temps” a encore frappé ! Alors que Macron se pavane à Glasgow sous la casquette d’un grand défenseur du climat, distribuant des leçons de morale à tour de bras, son gouvernement essaye depuis des mois de faire intégrer le gaz et le nucléaire dans la taxonomie verte européenne.
La classification que doit remettre la Commission européenne à la fin de l’année est cruciale puisqu’elle permettra de guider les investisseurs vers des pratiques financières respectueuses de l’accord de Paris, et pourra ouvrir des financements et des labels aux énergies concernées. Pourtant, cela fait des mois que le gouvernement français tente d’y inclure le gaz et le nucléaire, pour que le gaz complète la production d’électricité, et pour soutenir ses prochains projets de renouvellement du parc nucléaire français. Des énergies à l’opposé du combat que nous devons mener pour instaurer la bifurcation écologique !
Le méthane, principal composant de ce que l’on appelle « gaz naturel », est le deuxième gaz à effet de serre contribuant le plus au réchauffement climatique, à hauteur d’environ 30 %. Il est donc à proscrire, même pour une période de transition et pour les centrales les plus “efficaces”. Quant aux problèmes liés à l’énergie nucléaire, la liste est longue : sécurité face au risque de catastrophe industrielle, extraction de minerais d’uranium, centrales vieillissantes et mal contrôlées, problème de refroidissement aggravé par les sécheresses estivales, et déchets radioactifs qui s’entassent depuis des décennies sans solution.
De toute évidence, la lutte contre le réchauffement climatique importe peu au président Macron, puisqu’il fait tout pour inclure ces deux énergies dans le cadre de la stratégie pro nucléaire dans laquelle il aimerait enfermer le pays pour des décennies, et qui représente pourtant un risque majeur pour les êtres humains et la nature. L’ajout de ces énergies dans la taxonomie verte signerait la mort des ambitions déjà peu glorieuses de l’Union européenne en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Notre délégation soutient le refus total d’intégrer ces deux énergies dans la taxonomie verte européenne, et appelle l’Union européenne et les Etats-membres à investir exclusivement et sans plus attendre dans les énergies renouvelables. Car miser aujourd’hui sur le gaz et le nucléaire est une décision que paieront cher les générations futures.
Délégation France insoumise au Parlement européen