“Le Parlement européen vient de voter pour consacrer 270 milliards d’euros de plus, un tiers du budget européen, pour poursuivre dans l’impasse agro industrielle, en contradiction avec tous vos beaux discours sur le pacte vert européen. Ce vote nous engage jusqu’en 2027 alors que nous devons agir immédiatement” tempête Manuel Bompard, chef de la délégation France insoumise et membre de la Commission de l’Agriculture, dans l’hémicycle ce matin. En cause parmi les nombreux griefs contre le texte, l’aide à l’hectare, qui favorise de facto les grandes exploitations au détriment des plus petits agriculteurs.
Les responsables du désastre devront assumer : la Commission européenne, responsable d’une proposition législative initiale affligeante en 2018 et qui n’a jamais accepté de revoir sa copie ; la droite du Parlement européen, aujourd’hui en faillite, du groupe La République en marche jusqu’au Rassemblement national en passant par Les Républicains. Enfin, la médaille de la nuisance revient incontestablement aux gouvernements des États membres, parmi lesquels le gouvernement Macron, représenté par le ministre Julien Denormandie, a joué un rôle singulièrement néfaste. Ils devront assumer d’avoir ignoré la science et les urgences climatiques, environnementales et sociales de la décennie.
Nous avons pourtant l’échec de la réforme sous les yeux, les plans stratégiques nationaux, déclinaisons nationales de la réforme de la PAC: l’Autorité environnementale française vient de le juger sévèrement : “pas à la hauteur des engagements environnementaux de la France”. Une claque de plus pour les macronistes qui enchaînent les mauvais points sur les questions écologiques, en cœur avec l’Union européenne.
Manuel Bompard, chef de la délégation France insoumise au Parlement européen