Communiqué de presse de la délégation France insoumise au Parlement européen.
Auditionnée ce matin par le Parlement européen, Christine Lagarde a confirmé que la politique monétaire européenne restera un outil au service des marchés et des plus riches plutôt que de la planète et des peuples.
Pendant ses huit années à la tête du Fonds monétaire international, elle a défendu les recettes les plus libérales pour répondre à la crise européenne. Elle a été l’un des visages de l’étranglement de la Grèce et de l’Argentine.
Si depuis quelques années, Christine Lagarde multiplie les déclarations inquiètes sur la crise des inégalités et sur la menace du changement climatique, elle ferme la porte à une prise en compte par la BCE de ces deux enjeux. Interrogée sur le sujet par Manon Aubry pour la France insoumise, elle réaffirme que sa boussole reste la stabilité des prix.
Pourtant, dérèglement climatique et inégalités prennent aussi racines dans la politique monétaire. En injectant massivement des liquidités sur le marché sans contreparties ni sociales ni environnementales, la BCE a alimenté la spéculation sur les marchés qui profite aux plus riches. Sur les plus de 2 000 milliards ainsi distribués, seuls 230 milliards ont été effectivement transformés en crédits supplémentaires pour les ménages et les entreprises. De même, le programme de rachat de dette privée de la BCE a bénéficié aux deux tiers à des entreprises polluantes !
Le « Green Deal » européen que Christine Lagarde appelle de ses vœux n’a aucune chance d’advenir tant que l’outil monétaire n’est pas mis au service d’une transition écologique et sociale juste. Les déclarations d’intention sont insuffisantes face à ces urgences et c’est pourquoi notre délégation votera contre la nomination de Christine Lagarde.