Le prix Sakharov, créé en 1988 par le Parlement européen, est censé honorer les personnes qui ont “consacré leur existence à la défense des droits de l’Homme et des libertés fondamentales”. Quelle surprise donc d’y trouver parmi les finalistes la putschiste d’extrême droite Jeanine Añez, qui lors de sa présidence par intérim en Bolivie, a mené un coup d’Etat contre Evo Morales.
En 2019, et alors que Evo Morales est en tête pendant le dépouillement du scrutin pour la présidentielle, un coup d’Etat est mené par l’extrême droite bolivienne, qui l’empêchera d’accéder au pouvoir et le poussera à l’exil. Parmi les leaders de ce putsch, Jeanine Añez, connue pour ses remarques racistes envers les indigènes qui représentent la majorité de la population. Une prise de pouvoir totalement antidémocratique couplée d’une répression féroce qui fera plusieurs morts et d’un acharnement judiciaire contre l’ancien gouvernement contre qui elle engagera des centaines d’enquêtes.
Ce putsch n’aura cependant pas réussi à mettre à terre la volonté populaire pour un programme profondément social : malgré cet acharnement, le peuple bolivien a de nouveau porté la gauche à la tête du pays lors de la tenue d’un nouveau scrutin en 2020, gagné par Luis Arces, ancien ministre de Morales. Il mène d’ailleurs depuis de nombreux combats contre les inégalités : recul de la pauvreté, division par deux du chômage, développement de l’accès à l’eau ou encore lutte contre l’analphabétisme.
La présence de Jeanine Añez, actuellement en détention pour sédition et terrorisme, comme finaliste pour un prix censé récompenser la défense des droits humains est donc une mauvaise farce et une insulte envers le peuple bolivien, qui a vu son choix démocratique bafoué. Que son nom et ses méfaits soient acclamés par une institution telle que le Parlement européen est profondément indigne des valeurs dont il se réclame.
Délégation France insoumise au Parlement européen