Cette semaine avait lieu la séance plénière d’avril au Parlement Européen, l’occasion pour les eurodéputés insoumis de mener leurs combats dans l’hémicycle. Leïla Chaibi est intervenue sur la levée des brevets, Anne-Sophie Pelletier sur le « certificat vert numérique », Manon Aubry sur la taxation des profiteurs de crise et Emmanuel Maurel sur l’accord commercial avec le Royaume-Uni. Comme à chaque plénière, nous vous présentons le résumé de cette semaine de lutte à Bruxelles.
Vote pour la levée des brevets : pas de profits sur la pandémie !
Ces dernières semaines ont été marquées par une campagne très active de la gauche européenne pour faire des vaccins un bien commun grâce à la levée des brevets et au partage des connaissances permettant de les fabriquer.
Bien que l’OMS, l’ONU, et 175 ex-dirigeants et Prix Nobel appellent à cette levée des brevets, l’UE y reste fermement opposée, protégeant les intérêts des Big Pharmas. Pourtant, si nous voulons mettre un terme à cette pandémie, il est indispensable de pouvoir vacciner la population le plus largement possible et à l’échelle mondiale ! Chaque jour, la Covid fait des ravages et touche de plein fouet les pays en développement, comme l’Inde ces derniers jours. Pendant ce temps, les laboratoires s’enrichissent, et certains en profitent même pour augmenter le prix de leurs vaccins… La guérison du monde ne pourra pas se faire dans une logique de marché !
Non à un passeport sanitaire discriminant
La mise en place d’un passeport sanitaire, officiellement appelé « certificat vert numérique » par la Commission Européenne pour camoufler la nature du dispositif, suscite un vif débat. Son but serait de permettre à un citoyen de voyager en prouvant qu’il est vacciné, qu’il dispose d’un test PCR négatif ou qu’il possède des anticorps au virus. Mais en l’état actuel, ce certificat pose de nombreux problèmes :
- Seule une faible partie de la population européenne est vaccinée à cause de la stratégie vaccinale européenne bancale.
- Dans certains pays européens, les tests sont facturés jusqu’à 200 euros ! Ce passeport sanitaire entraînera sans aucun doute des discriminations et inégalités.
- La questions des données personnelles n’est pas non plus résolue, nous exigeons donc de réelles garanties sur ce point.
- Enfin, il existe un risque de réutilisation de ce certificat à l’intérieur des pays pour l’accès à certains lieux, susceptible de porter atteinte aux droits et libertés des personnes.
Anne-Sophie Pelletier s’est donc battue pour faire en sorte que ce passeport sanitaire ne soit pas mis en place avant que toutes ces questions ne soient résolues.
Pour plus de transparence au sein des institutions européennes !
Mardi, le Parlement devait également approuver les nouvelles règles du registre de transparence européen. Cette base de données vise à recenser l’ensemble des lobbies, groupes d’intérêts et associations qui influent sur les décisions européennes. Un tel outil est essentiel vu l’impact du lobbying à Bruxelles. Cependant, son utilisation reste trop parcellaire.
Dans ce cadre, Leïla Chaibi a proposé deux amendements, le premier pour que les députés ne puissent rencontrer que les groupes d’intérêts inscrits dans le registre, et l’autre pour obliger les députés à inscrire tous leurs rendez-vous avec ces lobbies, même quand ils ne sont pas rapporteurs d’un texte. Les deux ont été rejetés par la droite, qui ne semble visiblement pas encline à faire preuve de transparence…
Taxons les profiteurs de crise !
Dans le cadre du vote sur une taxation des entreprises numériques et sur l’instauration d’un taux d’imposition minimum sur les entreprises, Manon Aubry a fait une intervention fracassante demandant la mise en place d’une taxe sur les profiteurs de crises.
Alors que l’urgence sociale a été aggravée par la pandémie, les plus fortunés en ont profité pour s’enrichir davantage. Il est inconcevable que la crise pèse à ce point sur les plus démunis ! Recommandée par le FMI et l’ONU et déjà mise en place dans certains pays, cette taxe pourrait permettre de financer de nombreuses aides sociales.
Brexit : un manque flagrant de garanties pour les peuples européens
Emmanuel Maurel intervenu sur la question du Brexit. Selon lui, l’accord commercial avec le Royaume-Uni manque de garanties et comporte de nombreuses failles, notamment sur le risque de dumping social et fiscal, sur la question de la pêche et sur l’Irlande. Il y a aussi un réel problème de gouvernance : ni le Parlement Européen, ni les syndicats et associations n’ont été associés à cette prise de décision majeure.