Droits des femmes, impunité des multinationales : une semaine victorieuse – le débrief #4

Inscrivez-vous ci-dessous pour vous abonner à notre newsletter

Cette semaine, à l’occasion de la session plénière du Parlement européen, notre délégation s’est mobilisée sur plusieurs sujets. Au programme notamment :

– notre mobilisation pour la journée internationale des droits des femmes
– notre victoire importante pour mettre un terme à l’impunité des multinationales
– la mobilisation pour lever les brevets sur les vaccins contre la Covid-19
– le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières

8 mars 2021 : nous interpellons Ursula von der Leyen

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, qui se tenait lundi, notre délégation a adressé une lettre ouverte à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne. Intitulé « Il reste tant à faire pour les droits des femmes en Europe ! », le courrier a été publié sur le HuffPost,  mais également été envoyé directement à Ursula von der Leyen par nos soins.

Dans le texte, les élus insoumis au Parlement européen commencent par souligner le rôle primordial des femmes dans la lutte face à la pandémie de Covid-19 : « S’il y a donc une chose que la pandémie de Covid-19 a mis en exergue, c’est que les femmes sont aussi indispensables au bon fonctionnement de notre société, par les rôles qu’elles assument et par les postes qu’elles occupent, qu’elles ne sont discriminées et précarisées précisément parce qu’elles sont femmes ».

Le texte revient également sur les différentes attaques contre les droits des femmes au sein de l’Union européenne, comme l’interdiction de l’IVG en Pologne, et rappelle plusieurs chiffres soulignant les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes au sein de l’UE : un écart salarial de 16%, un écart de pension de retraites de 36%, 1 femme sur 3 en temps partiel contre moins d’un 1 homme sur 10…

Enfin, notre délégation liste différentes propositions qu’elle défend sur le sujet (voir les visuels ci-dessous), et conclue en assurant qu’elle sera toujours force de proposition sur le sujet, et toujours en première ligne dans le long et difficile combat pour l’égalité, le respect et la dignité.

À noter également, le lancement lundi de la bande de femmes insoumises, un collectif de femmes insoumises militant pour un Avenir en Commun résolument féministe, dans lequel Manon Aubry, Leïla Chaibi et Anne-Sophie Pelletier s’engagent.

Anne-Sophie Pelletier a également réalisé un édito sur le site de l’Insoumission, au sujet de la précarité menstruelle. Un sujet sur lequel le tabou est la règle. L’élue insoumise défend une proposition simple : les protections hygiéniques doivent être gratuites pour toutes !

Enfin, Leïla Chaibi et Anne-Sophie Pelletier ont participé à un rassemblement pour défendre le droit à l’IVG en Pologne, qui se tenait devant le Parlement européen à Bruxelles.

Victoire pour mettre fin à l’impunité des multinationales !

Cette semaine a également été marquée par une victoire importante : l’adoption d’une proposition de devoir de vigilance contre l’impunité des multinationales. Ce texte vise à rendre les multinationales responsables du respect des droits humains et de l’environnement dans l’ensemble de leur chaîne de production. Il a été porté par Manon Aubry, co-présidente du groupe de la Gauche au Parlement européen et membre de la délégation France insoumise.

L’objectif : en finir avec les crimes dont profitent les multinationales. La mort de 6 500 travailleurs sur les chantiers de la Coupe du Monde où opère Vinci, les accusations visant Nestlé ou Mars pour avoir profité du travail de 790 000 enfants esclaves en Côte d’Ivoire, les liens de McDonald’s avec la déforestation de l’Amazonie, etc…

Si cette victoire a été possible et représente une première victoire importante contre l’impunité des multinationales, malgré l’opposition active des lobbys dans les couloirs du Parlement, c’est en partie grâce à la réussite de la campagne #QuiCommande sur les réseaux sociaux. Lancée par Manon Aubry, celle-ci a été portée par la participation de milliers de citoyens, militants associatifs ou représentants politiques, à l’image de Danièle Obono, François Ruffin, Adrien Quatennens, Aurore Lalucq, Eric Piolle, ou encore Raphael Glucksmann.

La Commission européenne doit maintenant proposer une directive (loi européenne) en juin prochain. Celle-ci sera à nouveau débattue, puis votée au Parlement européen.

Pour en savoir plus :
Lire notre article sur le sujet en cliquant ici.
Lire notre communiqué de presse en cliquant ici.

Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières : le Parlement européen n’est pas à la hauteur de la crise climatique.

Le Parlement européen a voté en faveur de la mise en place d’un système de régulation des émissions de CO2 liées aux importations. Une idée que notre délégation défend, dans l’absolu. Cependant, le texte voté ne répond pas à l’urgence climatique : il ne s’agit pas d’une taxe aux frontières, mais une extension du marché carbone européen actuel.

Ce marché carbone existe depuis 2005. En bref : les entreprises polluantes disposent de quotas – droits à polluer- pouvant être achetés et revendus. Ce système a ainsi permis la aux industries les plus polluantes d’empocher 25 milliards d’euros de bénéfice, en revendant leurs quotas ! Sous la pression des lobbys, le Parlement européen a voté en faveur de la poursuite de ce système absurde. De plus, les émissions produites par le transport lié aux importations ne seront pas comptabilisées, alors que l’OCDE alerte sur leur possible augmentation de 290% d’ici à 2050. 

Ce marché carbone comporte d’autres failles majeures. Dans une tribune publiée dans l’Humanité, Manuel Bompard, chef de la délégation France insoumise au Parlement européen alerte sur l’inefficacité de la logique de marché pour atteindre nos objectifs climatiques.

« Tel quil est proposé, ce mécanisme nous semble donc inapte à réduire notre empreinte carbone. Il est bien loin du protectionnisme écologique et solidaire que nous appelons de nos voeux. »

Il est plus que jamais urgent de s’extraire de la logique de marché pour répondre aux enjeux climatiques. Nous devons développer un réel protectionnisme écologique, élaboré de concert avec les organisations syndicales, patronales, citoyennes et de défense de l’environnement.

Retrouvez notre communiqué de presse sur le sujet en cliquant ici.

Covid-19 : il faut lever les brevets sur les vaccins !

L’OMC s’est réunie cette semaine pour discuter de la proposition de lever les brevets sur les vaccins. Portée par deux États, l’Inde et l’Afrique du Sud, cette idée permettrait d’empêcher tout enrichissement au profit de la pandémie par des grands groupes pharmaceutiques privés. Elle permettrait également de lutter contre les inégalités en matière vaccinale, et d’enlever tous les obstacles à l’accès en temps utile à des produits médicaux abordables, y compris les vaccins et les médicaments, pour endiguer la pandémie de Covid-19.

Pourtant, l’Union européenne, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Suisse, le Canada et l’Australie ont refusé de soutenir cette proposition, préférant s’abstenir de commenter.

Dans une tribune publiée sur l’Insoumission, Manuel Bompard a donc interpelé Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron, rappelant leurs récentes déclarations affirmant que les vaccins devaient être un « bien public mondial ».

Le chef de la délégation France insoumise au Parlement européen y appelle notamment les citoyens à signer la pétition et faire connaitre l’initiative « Pas de profit sur la pandémie« . Soutenue par la France insoumise, celle-ci compte déjà le soutien de 100 000 personnes et exige la levée des brevets afin de faire tomber vaccins et traitement dans le domaine public.

Catalogne, profiteurs de la crise … les autres sujets de la semaine.

1️⃣ La levée de l’immunité des eurodéputés catalans.
Mardi, le Parlement européen a voté en faveur de la levée de l’immunité parlementaire des députés européens catalans, poursuivis suite à l’organisation d’un référendum sur l’indépendance de la Catalogne en octobre 2017.

Si la délégation France insoumise au Parlement européen ne défend pas l’indépendance de la Catalogne, elle défend le droit des députés démocratiquement élus à effectuer leur mandat. Plusieurs membres de notre délégation ont ainsi réagi à cette annonce.

Leïla Chaibi a également rédigé une tribune sur le sujet dans Le Monde en Commun :

2️⃣ Retrouvez l’intervention de Leïla Chaibi en faveur d’une taxe européenne pour les profiteurs de la crise :

3️⃣ Retrouvez l’intervention de Younous Omarjee pour défendre la sortie définitive du pacte de stabilité budgétaire :

4️⃣ Retrouvez l’intervention d’Anne-Sophie Pelletier pour les droits de l’enfant :

5️⃣ Retrouvez l’intervention de Manon Aubry contre l’évasion fiscale au Luxembourg :

6️⃣ Retrouvez l’intervention de Younous Omarjee pour la défense de l’Etat de droit au sein de l’Union européenne :

7️⃣ Publication d’un rapport sur les dangers de la contrefaçon en ligne.

Il faut agir rapidement, au niveau national et au niveau européen, contre ce fléau qui met les consommateurs en danger. A lire le rapport et les recommandations d’Emmanuel Maurel.

Plus d'articles

Démantèlement de Fret SNCF : la bombe climatique

L’Alliance écologique et sociale publie une étude sur le risque de hausse du trafic routier que va engendrer le démantèlement de Fret SNCF enclenché par le gouvernement en mai dernier. En fonction des différentes hypothèses, ce serait entre 300 000 et 520 000 poids lourds supplémentaires sur les routes de France par an.